Suite au séisme (puis tsunami) les japonais affrontent de nombreuses difficultés. En l'occurrence l'explosion de la centrale nucléaire a causé de grands dégâts et chaque jour de nouveaux évènements prouvent que le nucléaire est un outil très dangereux.
19.07.2011 - NUCLÉAIRE - La viande contaminée angoisse la population japonaise...
Le gouvernement japonais a interdit mardi la vente du bœuf de Fukushima après la découverte de viande radioactive, signe d'une extension de la contamination, tout en affirmant avoir accompli des «progrès» dans la maîtrise de l'accident nucléaire. «Nous avons donné l'ordre au gouverneur de la préfecture de stopper les livraisons de l'ensemble du bétail de Fukushima», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. Il a précisé que les éleveurs seraient indemnisés «de façon convenable».
La traçabilité du bœuf et du foin contaminées inquiètent les Japonais
Cette annonce suit la parution d'informations faisant état de taux de césium radioactif supérieurs à la norme dans de la viande de bœufs élevés dans cette préfecture victime d'un accident nucléaire depuis le 11 mars. Ces bêtes ont, semble-t-il, été contaminées en mangeant du foin stocké à l'extérieur pendant plusieurs semaines. Au total, au moins 550 bovins de Fukushima nourris de ce fourrage ont été vendus aux quatre coins du Japon, et ont déjà été pour partie consommés. Se voulant rassurantes, les autorités affirment qu'il faudrait manger de cette viande radioactive tous les jours pendant un an pour connaître des troubles de santé. Mais l'interdiction de la commercialisation de la viande de bœuf de Fukushima pourrait ne pas suffire à calmer l'angoisse du public, du foin contaminé ayant été expédié pour nourrir du bétail dans des préfectures limitrophes.
Depuis l'accident de la centrale Fukushima Daiichi (Fukushima N°1, nord-est), le plus grave depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, des taux de radiations trop élevés ont été décelés dans plusieurs aliments des régions proches de la centrale. Des légumes verts, du lait ou du thé concernés ont été décrétés impropres à la commercialisation. Le gouvernement n'a pas instauré de contrôle centralisé de la radioactivité de la nourriture et s'en remet aux tests effectués par les préfectures et les municipalités. «Le ministère de la Santé a exigé des municipalités qu'elles enquêtent sur la distribution du bétail et a fait attribuer des numéros d'identification aux bovins pour faciliter leur traçabilité», a souligné mardi Yukio Edano.
Naoto Kan et Tepco confrontés aux critiques
Pressé de toutes parts de démissionner pour sa gestion critiquée des conséquences du séisme, du tsunami et de l'accident nucléaire qui s'ensuivit, le Premier ministre de centre-gauche, Naoto Kan, a présenté ses excuses pour son manque d'anticipation. Concernant le suivi de l'accident à la centrale, le chef du gouvernement s'est toutefois montré plus optimiste, affirmant que la période initiale du sauvetage était quasi achevée. «La première étape du calendrier de stabilisation de la centrale sera terminée aujourd'hui, quasiment dans les délais fixés. Nous sommes maintenant sur le point d'entamer la deuxième phase», a assuré Naoto Kan.
Son gouvernement et la compagnie exploitante du site, Tokyo Electric Power (Tepco), espèrent stabiliser la température des réacteurs à moins de 100 degrés Celsius ("arrêt à froid") d'ici à janvier. «Nous prenons la direction d'une sortie de l'état de crise grave (...). Je ne dis pas que nous avons marqué le nombre maximum de points, mais mon équipe a fait ce qu'elle devait faire de façon courageuse et des progrès ont été accomplis», a-t-il résumé. Tepco a réussi à mettre en place une usine de décontamination des eaux usées radioactives, afin d'alimenter un système temporaire de circulation hydraulique destiné à refroidir le combustible nucléaire des réacteurs.
Le ministre chargé de la gestion de l'accident, Goshi Hosono, devait annoncer en fin de journée une feuille de route révisée pour gérer la suite de cet accident qui a provoqué l'évacuation de plus de 80.000 personnes des environs de la centrale. Sur le site de Fukushima Daiichi, le personnel s'est employé pour sa part à protéger les installations de la venue des fortes pluies accompagnant le typhon Ma-On, qui devrait atteindre l'île principale de Honshu mercredi.
21.08.2011 - NUCLÉAIRE - Un nouveau lot de 850 bœufs serait contaminé...
Un nouveau lot de près de 850 bœufs soupçonnés d'avoir été nourris de paille de riz radioactive ont été recensés dans plusieurs préfectures du Japon, portant à près de 1.500 têtes le nombre de bovins contaminés livrés dans quasiment tout le pays, a-t-on appris jeudi. Les investigations conduites par les autorités ont révélé qu'au moins 835 nouveaux bovins suspectés de contamination ont été expédiés à partir de fermes des préfectures d'Iwate (nord), Akita (nord), Gunma (centre), Niigata (côte ouest), Gifu (centre) et Shizuoka (centre-sud), selon les décomptes des médias. Ce nombre s'ajoute au précédent lot de quelque 650 bovins livrés à partir d'élevages des régions de Niigata, Fukushima (nord-est), Yamagata (centre) et Saitama (région de Tokyo).
Le gouvernement japonais avait interdit mardi la vente du bœuf de la préfecture de Fukushima après la découverte de viande radioactive, en raison de l'ingestion de foin exposé aux radiations émises par la centrale accidentée de Fukushima. Depuis ces premiers signalements, l'extension des contrôles permet de déceler d'autres cas qui amplifient l'anxiété de la population.
57.000 becquerels par kilogramme de paille de riz
Quatre des six réacteurs de ce site nucléaire ont été fortement endommagés par le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est de l'archipel le 11 mars. A Iwate, une teneur en césium radioactif allant jusqu'à 57.000 becquerels par kilogramme - bien au-dessus de la limite fixée par le gouvernement de 300 becquerels - a été détectée dans la paille de riz donnée au bétail, selon l'administration préfectorale. C'est la première fois que du césium radioactif est détecté dans de la paille de riz produite dans cette préfecture.
Le bétail des fermes de Shizuoka, Akita, Gunma et Gifu a pour sa part été nourri avec de la paille de riz provenant de Tome, dans la préfecture de Miyagi (nord-est), située au nord de la centrale accidentée de Fukushima. Au total, huit préfectures ont reçu des envois de paille de riz produite à Miyagi, en tout ou partie recueillie après l'accident nucléaire. Des dizaines de fermes ont alimenté leur élevage avec cette nourriture. Alors que certaines préfectures prennent des dispositions pour informer leurs exploitants agricoles, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a décidé mercredi de demander aux municipalités de mettre la priorité sur le contrôle des bovins déjà sur le marché plutôt que sur des légumes et autres produits en attente d'expédition.
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